
Cher Monsieur le Président de la République française nouvellement investi,
Je te fais une lettre que tu ne liras jamais - je ne me fais pas d’illusion - mais je tenais à attirer ton attention sur un fait de haut lieu. Une question de choix, non de société, mais de vision de notre société.
A l’heure où on parle tant de changements. A l’heure où ces changements paraissent si nécessaires. Au lendemain du moment où tu as été choisi par les français pour effectuer ces changements. Et à la veille de l’heure où, probablement, tu feras ces changements. Certes pas exactement comme l’entend près de la moitié des électeurs qui se sont exprimés. Mais passons car c’est aussi l’heure où tu as (encore) la légitimité de le faire selon ton idée. A l’heure où tu fais appel - très stratégiquement - à quasiment tous les courants politiques, y compris ceux de l’opposition. A l’heure exacte où tu annonces le nom de ton premier premier ministre. Qui sera si l’on en croit les faits et les rumeurs, celui qui s’est allié, en vain, au MPF de Philipe de Villiers pour conserver la présidence de sa région. A cette heure H, je me permets donc, Monsieur le Président de la République française nouvellement investi, de t’avertir.
Je voudrai, au-delà de nos divergences politiques, au delà de nos différences d’opinions, au-delà même de la nature de nos motivations et des moyens que nous estimons bon pour y parvenir (après tout, j’en conviens, c’est toi qui a été élu), t’avertir.